Le domaine skiable de Pischa est commercialisé depuis quelque temps en tant que domaine de freeride, mais il est depuis longtemps un point de départ très apprécié des connaisseurs pour d'innombrables variantes. L'une des plus belles et des plus isolées part du sommet du Pischahorn et descend vers l'est jusqu'au Berghaus Vereina. Au lieu de faire des kilomètres de marche à travers l'étroite vallée de la Vereina, le Wisshorn est une autre destination de sommet. Mais ce sommet doit être mérité, sans aucun doute. Mais les efforts sont largement récompensés au plus tard lorsque l'on se lance dans l'une des deux variantes rarement empruntées, côté nord ou côté ouest. Premières lignes garanties!
Description de la course
Après s'être vu offrir confortablement les 700 premiers mètres de dénivelé avec l'antique gondole de la Pischa, il s'agit dès lors d'earn your turns ! Sur une trace généralement déjà existante, on laisse derrière soi le domaine skiable épargné par l'agitation habituelle et on part pour le Pischahorn 2979 m, qui apparaît bientôt de manière marquante à une distance pas trop éloignée. Il y a environ 550 mètres de dénivelé agréable pour atteindre ce sommet de presque 3 000 mètres. Arrivé en haut, on peut s'abandonner quelques instants au panorama, qui est assez impressionnant et s'étend dans toutes les directions. Le Wisshorn (2832 m), qui n'est pas aussi imposant, apparaît à présent en direction du nord-est. L'œil exercé reconnaît immédiatement le potentiel de cette montagne, mais avant de pouvoir en profiter, il faut encore payer le tribut de quelques gouttes de sueur. Mais pourquoi se casser la tête quand on a d'abord plus de 1000 mètres de dénivelé à descendre ?
Ces derniers peuvent être détruits par différentes variantes en fonction des conditions. La descente directement à l'est du sommet constitue la variante reine. Mais ici, il faut vraiment que tous les facteurs soient réunis, car elle est raide, parsemée de rochers et, en février 2012, elle était pour la première fois depuis des années dans un état praticable, mais absolument géniale ! Il ne faut donc pas s'y fier et s'attendre plutôt à trouver son bonheur au sud-est du sommet, dans des pentes ouvertes et moins raides. En principe, deux vallées séparées par une crête rocheuse apparente mènent aux versants est de la vallée de la Vereina. A l'intérieur de ces deux vallées plus ou moins marquées, il existe à nouveau de nombreuses variantes de jeu que l'on ne peut malheureusement souvent repérer que depuis le bas. Au pont P. 1902, les traces se rejoignent et l'on se retrouve face à la décision suivante : soit sortir de la vallée de la Vereina en marchant de manière plutôt ennuyeuse, soit puiser encore une fois dans ses réserves d'endurance pour attaquer les mètres d'altitude supplémentaires vers le sommet du Roggenhorn ou du Wisshorn. Pour faciliter au moins le choix du sommet, le Wisshorn 2832m est préférable en termes de descente et de solitude.
Mais les 920 mètres de dénivelé pour atteindre ce beau sommet ne sont pas une sinécure. Il est en effet presque certain qu'il faut faire sa propre trace. On suit d'abord le Vereinabach à l'est, puis on monte raide dans l'isolé Ochsentälli. À 2500 m, un couloir prononcé est visible sur le flanc sud abrupt du Wisshorn. L'exposition est au sud et il faut absolument en tenir compte, car si l'on arrive trop tard ou si les températures sont trop élevées, c'est une zone "no-go". Dans le couloir, on peut démontrer son savoir-faire en matière de virages relevés, mais tôt ou tard, on ne pourra pas éviter un bootpack. Ensuite, seuls quelques mètres nous séparent du sommet et, une fois en haut, l'euphorie est certainement écrasante. Klosters salue loin devant dans la vallée, mais sinon, c'est un paysage de montagne impressionnant qui domine. Une fois de plus, il faut choisir : le flanc ouest ou le couloir nord, plus raide et plus exigeant, vers Roggen ? La deuxième variante est assez raide en haut et n'est praticable qu'en cas de très bon enneigement.
Quelle que soit la variante choisie, on est quasiment sûr d'avoir des first lines ! En ce qui concerne le risque d'avalanche, les deux exigent des conditions sûres. Le versant ouest ramène dans la vallée de la Vereina, d'où l'on peut rejoindre Novai par une trace presque toujours présente. Si l'on a opté pour le couloir nord, on retrouve au Roggen l'itinéraire de descente du Roggenhorn qui, après d'autres belles pentes, rejoint le Verstanclabach à environ 1550 m d'altitude. Jusqu'à Novai, on suit également la plupart du temps les traces existantes. A Novai, toutes les variantes se rejoignent et à partir de là, chacun et chacune partage le même destin, car jusqu'à Monbiel, d'où partent toutes les heures des cars postaux pour Klosters, il reste encore 3 kilomètres sur une piste de ski de fond plus ou moins plane...
Conclusion
Accordons qu'il s'agit d'une randonnée longue et exigeante, mais facilement réalisable grâce au téléphérique de la Piska. De plus, les conditions doivent être parfaites à tous points de vue, surtout pour la partie Wisshorn. Mais une fois que l'on est prêt et que l'on s'est lancé avec succès dans cette voie, on n'oublie certainement pas cette journée de sitôt ! Depuis le Pischahorn et bien sûr aussi depuis la station supérieure du téléphérique de Pischa, on accède à d'autres variantes moins fatigantes, qui feront le bonheur de tous les freeriders, quel que soit leur niveau. Enjoy !
Informations
Difficulté (échelle à 5 niveaux): ****
Dangers particuliers: tenir compte du réchauffement diurne sur les pentes sud, terrain souvent raide et exposé aux avalanches
Degré de pente moyen/degré de pente maximal : 30°/45° (pente sommitale Pischahorn, couloir nord Wisshorn)
Exposition: E-N-W
Altitude de départ et d'arrivée: 2979 m | 1291 m
Altitude de montée et de descente: 1470 m | 2.550 m
Durée: environ 7.5 heures
Meilleure saison: janvier - mars