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BlogMétéo 14-2016 | Explication de l'alarme

La PowderAlerte fournit les quantités, nous fournissons le contexte.

02/02/2016
Lea Hartl
Il y a quelques jours encore, les Alpes se trouvaient dans un courant d'ouest doux. Il y avait certes des précipitations, mais malheureusement en grande partie pas dans le bon état d'agrégation. Qu'est-ce qui a changé ?

Il y a quelques jours encore, les Alpes se trouvaient dans un courant d'ouest doux. Il y avait certes des précipitations, mais malheureusement en grande partie pas dans le bon état d'agrégation. Qu'est-ce qui a changé? Sur cette carte du 30 janvier, nous voyons dans le Pacifique Nord une éruption devant un petit anticyclone encore assez inintéressant.


                            Géopotentiel 500hPa, vue de l'hémisphère nord, 30 janvier.

La dépression au-dessus des Aléoutiennes (la longue chaîne d'îles qui s'étend de l'Alaska vers le Pacifique) s'est entre-temps renforcée. À l'avant de la dépression, de l'air chaud est poussé loin vers le nord (advection d'air chaud), ce qui favorise la formation d'un anticyclone polaire. Cet anticyclone polaire repousse un peu tout le reste, c'est-à-dire vers le sud. Pour nous, c'est surtout intéressant parce que les dépressions atlantiques et la zone frontale se déplacent également un peu, de sorte que les perturbations chez nous ne sont plus aussi chaudes que dernièrement. L'activité dépressionnaire dans l'Atlantique est soutenue par l'arrivée d'air polaire froid dans la région de Terre-Neuve.


                            Géopotentiel 500hPa, vue de l'hémisphère nord, aujourd'hui, 3.2.

Les dépressions de l'Atlantique, qui se déplacent désormais un peu plus au sud, sont accompagnées de diverses perturbations qui donnent l'alerte. Tout d'abord, un front froid traverse les Alpes aujourd'hui, mercredi, en provenance du nord-ouest. Ce front se déforme quelque peu et s'étend également au Sud des Alpes, le centre de gravité des précipitations se situant au Nord.


                            Theta E à 850hPa, coupe de l'Europe, aujourd'hui mercredi 3 février. Front froid le long des Alpes.

Jeudi, de l'air temporairement plus froid s'infiltrera dans l'espace alpin, avant que les températures ne remontent quelque peu avec l'arrivée d'un front chaud et que les chutes de neige ne reprennent de plus belle dans l'après-midi/soirée. Dans les basses vallées et en plaine, la pluie pourra parfois être de la partie.


                            Theta E à 850hPa, section Europe, demain jeudi 4 mars. Front chaud en approche.

La journée de vendredi, encore ennuagée sur une grande partie du territoire, sera suivie samedi d'une influence anticyclonique intermédiaire, avec un temps plus dégagé et un début de foehn. Les courants s'orienteront progressivement vers le sud-ouest et des barrages du sud devraient débuter dimanche. Lundi, le vent sera très présent et le temps sera orageux et humide sur une grande partie du territoire. Les autres perspectives sont assez stables en ce qui concerne la situation météorologique générale : une dérive active vers l'ouest assure des conditions de douceur/froid humide variables (neige en montagne, plutôt pluie en plaine), avec un potentiel de dépressions italiennes.

Et sinon?

Depuis un certain temps, il est régulièrement question d'un réchauffement soudain de la stratosphère apparaissant dans les modèles. La stratosphère se situe au-dessus de la troposphère, dans laquelle se déroule généralement notre météo. Dans certaines circonstances, la stratosphère peut avoir une influence déterminante sur ce qui se passe à l'étage inférieur, surtout si un réchauffement massif et très soudain s'y produit. Lors d'un réchauffement majeur, la température augmente d'au moins 50° en l'espace de quelques jours (3-5), et le vent tourne d'ouest en est à une altitude de 10hPa. Actuellement, le critère du saut de température est rempli pour le 7 février environ, mais le changement de direction du vent n'est pas visible, ce qui nous amène à un fort Minor Warming. Un éventuel major warming n'est toutefois pas encore exclu. Les MW peuvent provoquer une perturbation massive et durable du vortex polaire troposphérique, ce qui serait déterminant pour notre météo (voir le split du vortex polaire).


                            Température à 10hPa, prévision pour dimanche 7 février. Vue de l'hémisphère nord.

Prévisions à long terme

Hier, à l'occasion du Groundhog Day, les experts ont traditionnellement fait des prévisions pour la suite de l'hiver. Le plus connu des prévisionnistes spécialisés, Punxsutawney Phil, a annoncé la fin imminente de l'hiver. Les médias rapportent qu'il a "cligné des yeux puis tenté de s'enfuir" d'où l'on déduit qu'il n'a pas vu son ombre après avoir quitté son terrier. Ergo : c'est le printemps. Ce pronostic est soutenu en premier lieu par Staten Island Chuck, le général Beauregard Lee, Malverne Mel, Chattanooga Chuck et Holtsville Hal, ainsi que Velda le hérisson. Mais il y a aussi des voix contraires : Milltown Mel, Buckeye Chuck, Dunkirk Dave, ainsi que Otis le hérisson et Terreto le coati s'attendent à six semaines d'hiver supplémentaires. Le pronostic d'Essex Ed n'a pas encore été établi, il a refusé de se lever hier.

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