L'ensemble de l'espace alpin a pu profiter d'un temps rayonnant de rêve au cours de la semaine dernière, avec un ensoleillement et des conditions stables. Lorsque l'on regardait rêveusement la vallée lors d'une pause respiratoire en montée ou en buvant un cappuccino sur une terrasse ensoleillée, on y voyait souvent une brume brune et jaune, voire une couche de nuages bas.
Lorsque l'influence d'une haute pression persiste, les masses d'air s'abaissent à grande échelle. De l'air relativement chaud se dépose alors sur de l'air plus froid, proche du sol, qui se forme par temps stable grâce au rayonnement nocturne et qui, en hiver, repose souvent comme un lac dans des cuvettes. Comme le soleil est en grande partie trop faible en hiver pour provoquer des processus de soulèvement thermique, l'air froid reste au sol sans se mélanger avec l'air au-dessus. Ainsi, l'air de la vallée accumule de plus en plus de gaz d'échappement et de poussières fines et, vu d'en haut, apparaît jaune.
Brouillard radiatif
En plaine, de telles conditions météorologiques entraînent souvent la formation d'un brouillard élevé tenace qui persiste pendant longtemps. L'humidité contenue dans l'air se condense au niveau de l'inversion de température et forme du brouillard élevé. Le bassin viennois ou le Plateau suisse, par exemple, y sont particulièrement sensibles. Si, grâce à l'industrie et à d'autres sources de poussières fines, de nombreux germes de condensation se trouvent dans l'air, le brouillard peut facilement donner lieu à de la neige ou de la pluie. Dans les vallées de montagne, comme la vallée de l'Inn, le brouillard élevé se produit également en hiver, mais il se dissipe souvent en cours de journée en raison de la circulation des vents de pente.
Prévision du brouillard élevé
Ce type de brouillard radiatif est difficile à prévoir, car les modèles ne dissolvent pas les inversions hivernales classiques ou considèrent le plus souvent que l'inversion descend presque jusqu'au sol. La limite supérieure du brouillard se situe à la frontière des couches d'air chaud et d'air froid. On peut voir où elle se situe exactement, par exemple dans les ascensions de radiosondages, et la limite supérieure peut donc être indiquée avec une grande précision. Plus l'influence de la haute pression est forte, plus le brouillard est bas. Si aucun système de vent lié à la topographie n'est en jeu, le brouillard élevé ne se dissipe généralement que lorsque la situation météorologique change et que, par exemple, le foehn se lève et souffle l'air froid au sol, comme c'est le cas actuellement.
Nuageux de type stratus
En revanche, une convection peu profonde, plafonnée vers le haut et produisant également des nuages, est raisonnablement prévisible (avec des cartes CAPE bien résolues). Dans les prévisions météorologiques, on parle alors généralement d'une "couverture nuageuse de type brouillard élevé". Contrairement au "vrai" brouillard élevé, les nuages ont alors la forme de petites tours et ne forment pas une couche aussi uniforme, de plus la limite supérieure est souvent plus élevée.
Perspectives météo
Et que va-t-il se passer avec le temps ? Grâce à un fort foehn, les lacs d'air froid dans les vallées devraient désormais être partout éliminés. Alors qu'au sud, la neige est plutôt inefficace, au nord, il ne devrait pas y avoir de neige et le temps restera doux au moins jusqu'au début de la semaine prochaine, avec un temps généralement changeant. La semaine prochaine, il y a un potentiel pour un retour impressionnant de l'hiver, du moins en termes de températures.
