BlogMétéo 20 2023/24 | Été d'avril & brève incursion de l'hiver

Situation actuelle et perspectives

La situation estivale chaude et désertique du sud-ouest s'est terminée par une petite goutte d'air froid qui a ramené les températures à un niveau relativement normal. Mais cet intermède plus frais ne dure pas longtemps - le pont anticyclonique entre la côte atlantique européenne et l'Europe de l'Est se referme, la goutte d'air froid est repoussée vers l'Afrique du Nord et le soleil sera de retour dès demain.

Les quantités de neige fraîche apportées par la petite et éphémère goutte froide sont en partie tout à fait intéressantes. Ce matin (mercredi 10 avril), les stations de la crête principale du Tyrol indiquent environ 25-30cm de neige fraîche et il devrait y en avoir un peu plus dans la journée. Geosphere a émis hier une "alerte à la neige fraîche" à ce sujet et la carte de neige fraîche de PowderGuide est aujourd'hui étonnamment colorée, si l'on pense aux températures de ces derniers jours.

La poussière du Sahara nous préoccupe aussi beaucoup ces derniers temps. Statistiquement, ce n'est pas très inhabituel, mais l'effet inverse de celui des températures est peut-être à l'œuvre : nous ne sommes pas habitués à la poussière, c'est pourquoi nous la remarquons. Les températures supérieures à la moyenne sont devenues - en apparence - normales, c'est pourquoi nous considérons que quelques jours encore plus chauds ne sont pas si particuliers. Une récente étude sur la fréquence des événements liés à la poussière du Sahara constate qu'en 2020-2022, la poussière a effectivement été transportée très souvent vers l'Europe occidentale (la Study Area comprend principalement l'Espagne et la France). Le transport de poussière est lié à la fois à des processus à petite échelle dans les régions désertiques et à des conditions météorologiques à plus grande échelle. Il faut que la poussière soit présente, qu'elle tourbillonne vers le haut, puis que les courants dans les couches atmosphériques supérieures l'amènent jusqu'à nous. L'étude explique quelles constellations de hautes et basses pressions sont propices à cela et ont provoqué l'accumulation dans les années 2020-22. Un lien avec le changement climatique n'apparaît pas clairement, la série chronologique n'est pas assez longue pour cela et l'évolution des situations météorologiques est trop ambiguë. Un bref résumé est disponible ici. Le DWD dispose de quelques graphiques clairs sur le sujet, qui montrent surtout à quel point les tendances possibles peuvent être floues.