BlogMétéo 5 2016/17 | Les canons à neige se réjouissent de la haute pression sèche et du froid

Rétrospective et situation actuelle

L'automne météorologique (septembre, octobre, novembre) touche à sa fin. Alors que les températures en montagne ont été proches de la moyenne pluriannuelle, les basses terres autrichiennes ont été nettement trop chaudes, ce qui donne un automne globalement plus chaud que la moyenne. Certes, le mois d'octobre a été assez frais, mais la douceur du mois de septembre et un mois de novembre plus ou moins dans la moyenne ont ensuite compensé ce déficit. Rétrospective automnale de la ZAMG.

Durant les derniers "jours d'automne" l'espace alpin se trouve sous l'influence d'un anticyclone centré sur les îles britanniques. Alors que la semaine dernière, un courant de foehn du sud (avec des quantités impressionnantes de précipitations dans le sud-ouest des Alpes, tant sous forme solide que liquide) était dominant, de l'air nettement plus froid nous parvient actuellement de directions nord. Le saut de température entre dimanche et lundi a été considérable et dû à une vague d'air polaire froid qui a réussi à nous atteindre depuis le nord-est. L'air froid est très sec et il n'a pas été possible d'obtenir plus qu'un léger saupoudrage de sucre dans certaines parties des Alpes orientales.

Perspectives

La situation météorologique générale ne changera pas de manière significative au début de l'hiver météorologique. L'axe de l'anticyclone basculera quelque peu et le flux d'air passera du nord (est) au nord-ouest dans le courant de la journée de mercredi. La vitesse du vent augmentera également et jeudi et vendredi devraient être assez tempétueux dans le nord des Alpes orientales. Dans la même région (nord-est des Alpes orientales), le temps sera non seulement venteux mais aussi nuageux, avec peut-être même quelques flocons de neige. Il ne faut pas s'attendre à plus de quelques centimètres assez cosmétiques. Dans le reste des Alpes, le temps restera sec et ensoleillé. En fin de semaine, l'air méditerranéen plus chaud gagnera en influence sur l'air continental froid et le temps deviendra plus doux à partir de l'ouest. Le vent s'atténuera également. Aucune neige significative n'est en vue dans un avenir prévisible.

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Anomalies de température en Europe dimanche dernier.

tropicaltidbits.com

Le meilleur temps pour les canons à neige!

Comme on sait que la neige naturelle se comporte plus souvent de manière peu coopérative et capricieuse, la plupart des domaines skiables se fient désormais, tout aussi notoirement, à la neige artificielle, beaucoup moins capricieuse. Le temps actuel est optimal pour la production de neige artificielle : froid et sec. Du point de vue de la politique touristique, la neige artificielle est appelée "neige technique", car elle est faite de glace et n'est pas du tout artificielle - contrairement à la neige en polystyrène expansé, nettement plus artificielle, qui est parfois utilisée pour les tournages de films.

En dehors de quelques solutions spéciales, la neige artificielle est produite à l'aide de canons ou de lances à neige. Les lances sont moins gourmandes en énergie et moins chères, mais leur puissance d'enneigement est moindre. Dans les deux cas, de l'eau est pulvérisée dans l'air par de petites buses. Normalement, il existe des buses qui ne pulvérisent que de l'eau et d'autres qui pulvérisent de l'air comprimé ou de l'air comprimé et de l'eau. Le mélange d'air comprimé et d'eau se dilate lorsque la pression ambiante diminue (c'est-à-dire lorsqu'il quitte le canon à neige), se refroidit alors et gèle. Il se forme ainsi des germes de condensation qui favorisent le gel d'autres gouttelettes. Mais les gouttelettes peuvent aussi geler sans ces germes s'il fait suffisamment froid.

L'enneigement ne pose de toute façon aucun problème lorsque les températures sont nettement inférieures au point de congélation. La situation devient critique dans la zone de température limite, où l'on peut encore tout juste se passer de neige ou pas du tout. Dans de tels cas, outre la température de l'air, c'est surtout l'humidité de l'air qui est importante, mais aussi le rayonnement, le vent, la taille et la trajectoire des gouttelettes. Plus les gouttelettes sont petites et rapides, mieux c'est. Une vitesse élevée favorise la perte d'énergie turbulente vers l'air. Les petites gouttelettes ont globalement plus de surface et donc une perte d'énergie plus importante. Plus la gouttelette vole longtemps, plus elle a le temps de perdre de l'énergie.

500hPa Géopotentiel et pression au sol, prévisions pour vendredi (2 décembre). Le courant s'oriente au NO, vent fort et plus instable dans les Alpes orientales.

meteociel.fr

Plus l'air est sec, plus l'eau s'évapore pendant la phase de vol des gouttelettes. En raison de la transition de phase, la gouttelette se refroidit et gèle plus rapidement. Pour une même température de l'eau, il est possible d'enneiger aussi bien par une température de l'air de -2°C et une humidité de l'air de 20% que par -6°C et une humidité de l'air de 90%. En conséquence, cela fonctionne moins bien par des températures proches de zéro et une forte humidité de l'air. Logiquement, cela fonctionne mieux si l'eau est la plus froide possible, c'est pourquoi l'eau des canons à neige est refroidie dans certaines régions avant d'être pulvérisée.

Les gouttelettes ne gèlent évidemment pas en cristaux de neige, mais en petites boules de glace. Les boules gèlent de l'extérieur vers l'intérieur, ce qui laisse parfois un noyau liquide. La neige technique a généralement des grains plus fins que la neige naturelle et est beaucoup plus dense. Il y a plus de points de contact entre les grains, ils se lient donc plus rapidement et la neige devient globalement plus dure. C'est pourquoi la neige artificielle est beaucoup plus facile à préparer et qu'il en faut moins pour rendre une piste praticable.

Le BlogMétéo préférerait néanmoins qu'il neige bientôt de manière non technique et espère que la boule de cristal proposera bientôt quelque chose de plus intéressant.