Le sixième jour de notre voyage nous emmène de Merano vers l'ouest...
...Mais nous faisons l'impasse sur le tour de descente à Merano. Christian souffre encore de sa blessure au coude. Pousser et porter son vélo semble actuellement mieux lui convenir que de rouler en descente. La décision est donc vite prise : nous nous aventurons en train et en bus dans la vallée de Schnalstal. L'objectif est le Bildjöchl, un ancien passage militaire vers la vallée de Matscher, peu touristique.
Vers 13 heures, nous faisons nos bagages et commençons la montée de 1100 mètres. Tout d'abord, nous traversons des alpages verdoyants en légère montée de 400m sur une haute vallée. De nombreux randonneurs viennent encore à notre rencontre depuis le télésiège tout proche. À peine avons-nous bifurqué vers l'intérieur de la vallée que nous sommes seuls. Seules quelques vaches d'alpage, curieuses de technologie, examinent attentivement nos compagnons à l'allure de bêtes sauvages avant de nous ouvrir la voie vers les hautes Alpes.
Ce qui va suivre demande une certaine expérience de l'alpinisme, du moins en VTT. Le désert d'éboulis devant nous s'élève de plus en plus abruptement. Nous ne voyons la suite du chemin que quelques mètres à l'avance. Peu à peu, nous quittons la haute vallée avec ses prairies verdoyantes et ses ruisseaux qui serpentent. Si ce terrain l'intéressait, un manager du tourisme écrirait sur un panneau "Welcome to High Alpine".
Nous commençons à comprendre pourquoi aucun vététiste ne nous a précédés ici. Nous devons finalement porter nos équipements de sport sur 700 mètres dans un terrain potentiellement glissant sur un sentier de montagne de plus en plus raide. Pousser ne fonctionne plus à ce niveau d'inclinaison. A chaque tentative, nous redescendons en glissant sans le nez, malgré nos chaussures de montagne.
Au bout de 3,5 heures, nous atteignons enfin le Bildstöckljoch. Après quelques mètres de descente, nous arrivons sur un petit plateau et tournons vers le refuge Oberetteshütte.
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En dessous de nous s'étend un couloir d'éboulis d'environ 50 degrés de pente et 30 mètres de large. Mais le chemin semble en parfait état, alors nous envisageons le festival des virages en épingle. Tout se passe bien jusqu'ici, mais nous préférons aborder les virages en épingle à cheveux avec une jambe de sécurité, vu la hauteur de chute potentielle.
A peine avons-nous franchi la sortie latérale du couloir que la petite aventure alpine commence vraiment. Le terrain devient encore plus raide, le chemin n'est plus large que d'un gant de toilette, en plus d'être extrêmement raide, glissant et de présenter un risque de chute. Une glissade ici et l'aventure et tout le reste prendraient fin très rapidement.
Nous descendons donc à tâtons, prudemment. Après environ 100 mètres, le sentier serpente à travers une roche presque verticale. Nous acceptons avec gratitude l'encordement par endroits, mais devons tout de même nous concentrer fortement. Les restes de neige que nous devons traverser ne nous facilitent pas non plus la progression.
Après quelques mètres raides sur un dernier champ de gravier, nous atteignons l'Oberetteshütte. Le soleil du soir brille ici comme un tableau sur le refuge Alpenverin nouvellement rénové et son terrain d'alpage. Nous décidons spontanément de terminer la journée ici et profitons des dernières minutes de soleil, allongés dans l'herbe, en sirotant une délicieuse bière blanche. À nos pieds, la vallée glisse lentement vers l'ombre. En revanche, le massif de l'Ortler tout proche et le glacier du Stilvser Joch ne s'embrasent que maintenant dans le rouge éclatant du soir.
Prost et Berg Heil.
Ps : selon mtb-news.de/forum, google et le gérant du refuge, il s'agirait d'une première expérience à vélo. Après avoir vécu cette expérience, nous savons maintenant pourquoi ;)
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