Poudrerie 5 2017/18 | Pourquoi la neige fraîche augmente le danger d'avalanche

Le vent

En plein hiver, les précipitations proviennent généralement de fronts et de la retenue, la part convective des précipitations est faible. Les fronts et les précipitations accumulées apportent du vent et font augmenter le danger d'avalanche rien que par la formation d'un problème de neige soufflée pendant les chutes de neige fraîche.

Déterminant : la charge supplémentaire & les variations de température

Des quantités extrêmes de neige fraîche sur plusieurs jours ou même semaines n'existent également que par une combinaison de fronts et d'effets de barrage. Un front froid est suivi d'un front chaud, puis d'une autre perturbation, etc. Pour les régions situées au nord de la crête principale, ce sont surtout les situations météorologiques atlantiques humides d'ouest qui en sont responsables, comme il y a une semaine. Pour les masses de neige fraîche au sud de la crête principale, il faut un complexe dépressionnaire dans l'ouest de la Méditerranée, comme c'est le cas cette semaine.

Le paquet de neige fraîche présente différentes couches, principalement en raison des hausses et des baisses constantes de température lors du passage d'un front à l'autre et de leur influence sur les cristaux de neige. Tout comme il existe différentes couches dans un manteau de neige ancienne.

Exemple : lors du front froid, des cristaux de neige fraîche froids et meubles se déposent au début. Ensuite, la vitesse du vent augmente et des congères plus dures se forment sur ces cristaux de neige fraîche. Puis vient le front chaud : celui-ci fait tomber du ciel de gros flocons humides. Une couche de neige liée et humide se dépose sur de la neige soufflée fraîche, les deux formant ensemble la plaque de neige - celle-ci repose sur de la neige fraîche froide et meuble, ce que l'on appelle une couche fragile. Une recette savoureuse pour une avalanche de plaque de neige ! Et le tout sans transformation constructive et donc sans problème de neige ancienne!

Grande quantité de neige fraîche : un problème même sans vent

En raison de la variation de la température, des zones problématiques se forment au sein de la neige fraîche même sans vent. Même dans des conditions favorables, la quantité critique de neige fraîche est atteinte au plus tard à 50 cm. Il y a une raison simple à cela : quelque part dans le paquet de neige fraîche d'une forte chute de neige persistante, il y a toujours des couches de cristaux meubles. Au-dessus, il y a souvent de la neige fraîche un peu plus dense, tombée à une température plus élevée, qui est donc liée en très peu de temps et peut donc former une plaque de neige. C'est généralement le cas lors de la succession d'un front froid suivi d'un front chaud.

Un paquet de neige fraîche homogène peut également poser problème : Sous l'effet du rayonnement ou de la hausse des températures de l'air, la neige fraîche commence à se lier à la surface et à se compacter plus rapidement que la neige fraîche située plus bas dans le paquet de neige fraîche. Il est donc très fréquent d'observer que la neige fraîche devient plus dangereuse à court terme après la fin des chutes de neige que lorsqu'elle est encore fraîche. Les zones supérieures de la neige fraîche commencent à former la plaque de neige en raison de la consolidation, tandis que les zones plus profondes restent meubles et non liées un peu plus longtemps.

Le problème principal : la sollicitation des couches fragiles de la neige ancienne

Le problème principal des précipitations extrêmes est toutefois la sollicitation brutale des couches fragiles déjà présentes dans la neige ancienne. Par exemple, avec 1 m de neige fraîche, environ 100 kg/m² supplémentaires pèsent sur le manteau neigeux existant, et ce en un temps relativement court. Les couches fragiles de la neige ancienne peuvent ne pas supporter cette charge supplémentaire. En revanche, s'il neige 1m de neige fraîche en trois semaines, les couches fragiles ont le temps de s'y "adapter" chute de neige après chute de neige.