La traversée du Galenstock - une randonnée à ski très exigeante dans la région du Gotthardt, qui a vraiment tout pour plaire. Montée côté est par le glacier Tiefengletscher, suivie d'une traversée de l'arête. Du sommet, on descend ensuite côté ouest par une descente très exigeante de 2000 mètres de dénivelé dans le Valais ?
Description de la course
Selon la saison, les conditions d'enneigement et la praticabilité de la route du col de la Furka, la première étape du jour débute à Realp (1538 m) ou directement au col de la Furka (2429 m), suivie d'une nuit au refuge Albert Heim (2543 m).
De là, prendre la direction de l'ouest vers le glacier Tiefengletscher et, selon les conditions d'enneigement, contourner la rupture du glacier par le sud ou par le nord. Traverser ensuite la bande rocheuse qui mène à l'arête sommitale du Galenstock proprement dite.
Soit on aménage le dépôt de skis en dessous de la bande rocheuse, soit on plie les skis. Ces efforts sont récompensés par la descente exceptionnelle vers l'ouest sur le glacier du Rhône. Mais cela suppose des conditions optimales ! Même un petit glissement de neige pourrait faire disparaître tout un groupe quelque part dans la pente extrêmement raide du sommet. La zone de danger la plus proche est le glacier du Rhône avec ses crevasses.
De manière générale, un bon sens de l'orientation est indispensable pour cette variante de descente !
Selon le point de départ (Realp ou col de la Furka), on redescend en stop de l'hôtel Belvedere au bout du glacier du Rhône vers le col de la Furka. La deuxième variante, si la route du col n'est pas encore déneigée, continue à descendre vers Oberwald. Dans ce cas, ce sont au total plus de 2200 mètres de descente qui vous attendent avec une vue sur le Valais et sur quelques-unes des plus hautes montagnes de nos Alpes.
D'Oberwald, on retourne tranquillement à Realp en train par le tunnel de la Furka.
Nous avons choisi la deuxième variante.
Dès le mois de janvier, nous avons bénéficié des meilleures conditions - même si la traversée du Galenstock est en fait prédestinée à une randonnée printanière et que même le vieux maître Walter Pause, il y a quelques années, la qualifiait d'"impraticable en hiver"...
Et c'est ainsi que, seule fille parmi trois garçons très motivés, j'ai vécu ma première grande expérience de ski-alpinisme :
Un week-end de la mi-janvier, nous avons fait cette randonnée à ski dans la région du Gothard. Nous nous sommes mis en route tranquillement le samedi matin. La montée à la cabane nous a pris quatre heures au lieu des trois prévues. La raison en était les nombreux arrêts photos que nous avons faits pour immortaliser nos signatures sur l'une ou l'autre pente - méchamment, ma trace a été aussitôt effacée par une petite avalanche de neige meuble. C'est peut-être pour cela que ce trajet restera à jamais gravé dans ma mémoire...
Au refuge, c'est d'abord une salle d'hiver glaciale (-2°C) qui m'attendait, mais elle a été réchauffée à la force du poignet. À mon grand regret, cela s'est fait de différentes manières : d'une part, par le feu conventionnel et romantique du poêle en fer. D'autre part, d'une manière absolument pas romantique, à base de biogaz... Finalement, je me suis retrouvé enveloppé dans mon sac de couchage de cabane à une température de 20°C et j'ai sombré dans un profond sommeil pendant que les garçons continuaient à se bombarder à l'air libre.
Montée matinale
Après quelques tasses de thé et des céréales, le lendemain matin, peu après le lever du soleil, nous sommes partis confortablement à l'assaut du Galenstock. Après une petite demi-heure, nous sommes arrivés dans la région du glacier. Il s'agissait d'abord de "mettre la ceinture" ou de s'encorder. Bien accrochée à la corde, j'ai donné le tempo en tant que première de cordée, sans turbocompresseur. C'est une bonne chose, car les garçons ont dû s'adapter à mon rythme et j'ai pu marcher à l'air libre.
Mais c'est là que les vraies difficultés ont commencé - heureusement que nous avons commencé tranquillement... Le chemin d'été passe par une bande de rochers assurée. Mais en hiver, celle-ci est tellement remplie de neige soufflée qu'il serait trop risqué de la franchir. Nous avons donc décidé d'escalader le couloir raide d'une centaine de mètres, situé un peu à gauche, avec une pente de plus de 40 degrés et surplombé par des branches.
Alors, crampons aux pieds...
les skis sur le Sac à dos et le piolet à la main. Le manteau neigeux compressé était agréablement compact et facile à tracer - mais tout de même infernal. Comme nous avons sécurisé le couloir raide avec une corde, il nous a fallu un certain temps avant d'atteindre l'arête du sommet proprement dite. Il ne me restait plus que 150 mètres à parcourir pour atteindre le sommet du Galenstock.
Dieu merci, j'étais plus préoccupé par le froid et par le fait de ne pas m'emmêler les crampons dans la corde (Olav m'avait en effet strictement interdit de marcher sur la corde - pourquoi ?), si bien que je ne réalisais que vaguement les parois abruptes des deux côtés. Lentement, nous nous sommes assurés mètre par mètre en direction du sommet.
Après presque 5 heures d'ascension
nous avons enfin atteint le sommet - Oui... ! Après toutes ces épreuves et le froid, je me réjouissais de la descente et surtout de pouvoir enfin me mettre en valeur. Mais la première pente était tout sauf facile à skier - je ne savais pas où aller. La pente était tellement raide qu'on ne voyait même pas où nous menait cette première partie de la descente. Nous avons tout de même osé descendre un par un et avons été récompensés - avec de l'adrénaline dans le sang et des lignes uniques.
Il ne nous restait plus qu'à traverser le glacier du Rhône...
...de pouvoir retirer nos chaussures de ski après neuf heures de marche. La traversée du glacier s'est toutefois révélée être un obstacle non négligeable, car nous savions que la langue du glacier était en fait assez crevassée. Totti, le cobaye doté d'un bon flair pour une trace propre et la plus sûre possible, a finalement osé le "first descent" sur la partie la plus plate du glacier et nous a ainsi épargné une nouvelle montée sur un terrain sûr. Nous avons suivi sa ligne avec attention. "Ne ralentis pas, ne t'arrête pas, Totti" : c'est tout ce que je pensais à ce moment-là ! ... ok, il avait réussi - je pèse moins que lui - donc j'y arrive aussi ! ... Oui, sans problème mais avec encore plus d'adrénaline dans le sang qu'auparavant !
Les derniers virages et la descente sur la route enneigée du col jusqu'à la gare d'Oberwald, où le train de retour vers Realp nous attendait déjà, étaient un pur plaisir : des panoramas dans une région montagneuse à couper le souffle et, à l'horizon, un magnifique décor de montagnes valaisannes de 4000 mètres, sublimé par le coucher de soleil pourpre...
Le soir, je n'étais même plus capable
d'entreprendre les trois heures de retour au volant de ma voiture - merci Olav de m'avoir conduit ! ... Merci les gars, pour ce week-end unique ! ... Merci Baschi pour les superbes photos !
C'était une expérience inoubliable !
Plus d'informations sur la randonnée :
La traversée du Galenstock ne requiert pas seulement une bonne condition physique, mais aussi une bonne orientation, une évaluation réaliste des dangers objectifs et un répertoire de base de la technique d'assurage. L'équipement alpin ne doit en aucun cas manquer : Corde, crampons, piolet, matériel d'assurage... et bien sûr DVA & Co !
Guide de randonnée et carte
Guide de randonnées à ski : Randonnées alpines à ski Suisse centrale - Tessin. CAS
Carte : SLK 255 S - Col du Susten - SWISSTOPO
Cabane
Cabane Albert-Heim (2543 m) La cabane est "gardée" en hiver, - c'est-à-dire qu'elle accueille des hôtes selon les demandes. La salle d'hiver est ouverte toute la saison.
Tél. : 0041 41 887 17 45 (Claudia Rey)
Voyage en train :
Les trains partent toutes les heures à la 44e minute d'Oberwald à Realp et coûtent près de 12,50 SFr.
Géographie :
Le Galenstock est la quatrième plus haute montagne des Alpes uranaises et se situe à la frontière des cantons suisses d'Uri et du Valais.
Historique :
Le Galenstock a été escaladé pour la première fois le 18 août 1845 par Eduard Desor, Daniel Dollfuß et son fils, guidés par les guides de montagne locaux H. Währen, M. Bannholzer, P. Brigger et H. Jaun.
Texte de l'article : Hanna Finkel