"Dimanche (se réfère à l'avant-dernière semaine [5.1.14]), il a neigé humide dans le sud, parfois jusqu'à plus de 2000 m, et après une nuit étoilée, on trouvait à nouveau de la poudre sèche lundi, même nettement plus bas. (...) J'ai pensé à une transformation constructive de la neige fraîche humide. Est-ce envisageable ?
Réponse courte : non.
Réponse longue: Que se passe-t-il encore une fois lors d'une transformation constructive ? Supposons que nous ayons un gradient de température dans le manteau neigeux. Il en résulte un gradient d'humidité relative et un gradient de pression de vapeur. Lorsque certaines molécules se détachent des cristaux lors des processus de sublimation, elles se déplacent vers le haut le long des différents gradients jusqu'à ce qu'elles rencontrent le cristal suivant et s'y fixent à nouveau. Les fameux cristaux en gobelet se forment parce que les molécules, en raison de certaines propriétés de la pression de vapeur, ne se fixent pas sur les bras pointus des cristaux, mais entre eux (peut-être s'agit-il alors des aisselles des cristaux ?). Jusque-là, tout va bien. Bastl suppose donc qu'un gradient de température/pression de vapeur s'est créé entre sa neige fraîche humide et relativement chaude et l'air froid, et que la neige boueuse s'est transformée en un clin d'œil. Cela ne fonctionne pas pour deux raisons : Premièrement: Lorsque l'air se refroidit, les quelques centimètres supérieurs de neige se refroidissent également rapidement. Il n'y a donc plus de gradient suffisant entre ces derniers centimètres et l'air, et la transformation constructive dont nous venons de parler ne peut pas avoir lieu. Dans le cas d'une neige très humide, il faudrait plutôt s'attendre à ce qu'une croûte se forme si on la congèle par choc. Deuxièmement, et c'est là la véritable raison liée au processus : le processus de sublimation, qui rend possible la transformation constructive, est tout simplement beaucoup trop lent pour avoir un impact sur la qualité de la descente pendant la nuit. Par temps ensoleillé et dans des conditions de vent et d'humidité normales, 1 cm de neige peut se sublimer de la surface de la neige par jour (http://www.wsl.ch/fe/schnee/projekte/sublimation_schneedecke/index_EN). Dans le manteau neigeux, où le soleil n'arrive pas, il y a beaucoup moins d'énergie disponible pour sublimer les molécules de neige, c'est pourquoi le processus y est encore plus lent. Un autre facteur limitant le transport des molécules de vapeur d'eau dans le manteau neigeux est, selon différentes études, la diffusion limitée de la vapeur dans les espaces interstitiels.
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Que s'est-il donc passé chez bastl?
Citons d'abord notre collègue Oracle, qui annonçait ainsi les chutes de neige évoquées par bastl : "A l'est des Alpes du Sud, la neige devrait rester présente au-dessus de 1400-1600 m environ, mais cela dépendra là-bas de la force des précipitations et du refroidissement magique des précipitations qu'elles génèrent. (...) Au nord, les limites élevées des précipitations s'appliquent jusqu'à ce que la limite des chutes de neige descende également en dessous de 1000 m avec l'arrivée de la cosmétique du front froid." Nous en tirons deux mots-clés qui peuvent nous aider à répondre à la question de Bastl. 1. refroidissement des précipitations - Pour des raisons connues, la neige tombe normalement plus ou moins du haut vers le bas. En haut, où se forment les flocons de neige, il fait plus froid qu'en bas, où il fait peut-être même légèrement plus chaud. La neige se transforme donc en pluie à une certaine hauteur, tout simplement parce qu'il fait trop chaud. Si l'on veut faire fondre la neige, il faut dépenser de l'énergie. Cette énergie est dans ce cas prélevée dans l'air ambiant plus chaud. Si, comme par exemple dans une vallée alpine étroite, le volume d'air n'est pas trop grand et qu'il neige fortement ou qu'il pleut en bas, une telle quantité d'énergie est perdue dans l'air lors de la fonte des flocons de neige que la température de l'air, et donc la limite des chutes de neige, s'abaisse peu à peu. 2. cosmétique du front froid - Il fait plus chaud à l'avant qu'à l'arrière du front froid, ce qui signifie que quelque part entre les deux, la température baisse, parfois de manière assez importante. La limite des chutes de neige s'abaisse donc généralement au passage du front. Nous en concluons que pendant les chutes de neige de Bastl, le temps s'est refroidi à un moment ou à un autre, soit par le refroidissement des précipitations, soit avec le front froid, soit par les deux.
La météo actuelle...
...le BlogMétéo laisse cette fois-ci une large part à son collègue Oracle, qui a déjà annoncé une nouvelle alerte. Il n'y aura pas d'hiver en plaine pour l'instant, mais il neige tout de même en altitude, une fois de plus surtout dans l'ouest et le sud.