BlogMétéo 18 2024/25 | Enfin du rab, au moins dans le Sud

Situation actuelle et perspectives

Le Sudden Stratospheric Warming (SSW) annoncé dans le dernier BlogMétéo s'est largement réalisé. La troposphère réagit et la répartition des pressions à grande échelle qui s'est installée ces derniers jours peut être comprise, du moins en partie, comme une réponse au SSW. Le jet fortement ondulé qui s'enroule autour de centres de haute et basse pression marqués est typique, tout comme les débordements d'air froid de fin d'hiver, comme actuellement au Canada et dans l'est des États-Unis. Entre le Groenland et l'Islande se trouve un anticyclone marqué qui bloque la dérive atlantique vers l'ouest. À l'est, une longue zone de basse pression s'étend obliquement de la Scandinavie à l'Espagne.

Cette (plus ou moins) même configuration a déjà provoqué de la neige dans le sud-ouest et du Foehn du sud dans les Alpes du nord le week-end dernier, et apporte encore du renfort au versant sud des Alpes ces jours-ci. Nous laissons à notre collègue Oracle le soin de nous donner les détails à ce sujet - nous attendons encore une alerte aujourd'hui. En principe, la combinaison Barrage du sud-Foehn du sud reste d'actualité avec les centres de précipitations correspondants sur le versant sud des Alpes. Dans les Alpes du Nord, il n'y aura pas grand-chose, les meilleures chances se situent encore dans les Alpes occidentales, près de la crête principale. Les températures dans le nord se sont quelque peu normalisées par rapport au week-end dernier (+20°C dans certaines vallées !), mais restent très douces, surtout dans les situations de foehn.

Le chaos aux Etats-Unis

La semaine dernière, nos collègues de la BM ont conclu que l'effritement des relations transatlantiques n'avait aucune influence sur la météo. J'ajouterai que si les réductions massives de personnel et de budget de la NOAA, du NWS et de la NASA n'ont pas d'impact sur la météo, elles pourraient en avoir un à moyen terme sur la qualité des prévisions météorologiques, aux États-Unis et partout ailleurs, en fonction de ce qui sera réellement mis en œuvre.

Les exemples concrets de l'impact des réductions dans ce secteur sont déjà légion, à petite ou grande échelle. "Réductions" signifie entre autres que de nombreux collaborateurs du service météorologique national NWS et d'organisations apparentées ont été licenciés. Dans les régions peu peuplées comme l'Alaska, le NWS disposait déjà de peu de ressources et la perte de certains collaborateurs entraîne plus ou moins immédiatement des restrictions. A Kotzebue, un village de taille moyenne sur la côte nord-ouest de l'Alaska, la première vague de licenciements fin février a été suivie par l'arrêt immédiat des levées de radiosondes qui étaient jusqu'alors quotidiennes. Des données sont donc perdues dans une région où il n'y a de toute façon que peu de données, mais où les changements climatiques sont particulièrement rapides et où il serait important pour le développement de modèles et la recherche climatique et météorologique en général de disposer d'une base de données solide. Une startup souhaite maintenant remplacer les radiosondes par un capteur spécial à Kotzebue. D'une part, cela pourrait combler le manque de données, mais d'autre part, cela suscite aussi des critiques, car cela ouvre la porte à la commercialisation de services autrefois publics et d'utilité publique et de données ouvertes.

La quasi-totalité des applications météo et des cartes météo en ligne reposent sur des données produites par un service météorologique national et mises à disposition de manière ouverte - même les cartes PowderGuide cartes de neige ! Le BlogMétéo trouve : "Économiser" sur la météo et la science à la tronçonneuse est une très mauvaise idée!