BlogMétéo 3 2024/25 | Front froid, puis haute pression, puis incertain

Situation actuelle et perspectives

La semaine dernière, l'idylle du début de l'hiver a été suivie trop rapidement par un saut de température dans l'autre sens et des températures positives en haute montagne. Entre le 23 et le 24 novembre, les températures ont par exemple augmenté de plus de 15°C à la station météorologique du glacier du Pitztal. L'élément déterminant de cette alternance de sentiments et de températures était une dépression marquée sur l'Atlantique, à l'avant de laquelle des masses d'air chaud ont été transportées vers les Alpes. La dépression, intégrée dans un puissant courant d'ouest, s'est entre-temps déplacée en direction de la Scandinavie. Hier mardi, une petite dépression a effleuré le nord des Alpes et a ramené les températures à un niveau plus hivernal.

Pour demain jeudi (28 novembre), un front froid s'annonce avec un peu de neige sur le versant nord des Alpes. Les quantités resteront gérables de tous côtés, la limite des chutes de neige s'abaissera vraisemblablement jusqu'en haute vallée. Une puissante zone de haute pression se déplacera ensuite depuis l'ouest. Les modèles supposent toutefois qu'une gouttelette de dépression se détachera du courant à grande échelle et restera bloquée sur l'est des Alpes orientales. Il en résulte, en direction du week-end, un gradient ouest-est du temps qui peut être assez prononcé. À l'ouest, le soleil reviendra rapidement après le front de jeudi et les températures devraient également augmenter rapidement. Plus on s'éloigne vers l'est, plus le temps restera nuageux avec quelques flocons de neige dans les régions de barrage du nord. Au sud de la crête principale des Alpes, le Foehn du nord s'installera avec un temps plus ensoleillé et relativement froid.

Sebastian constate encore: L'évolution future du système est intéressante. Il s'adoucit dans la pression centrale, mais atteint l'Adriatique dans une trajectoire à l'est des Alpes jusqu'au week-end. Là, ce système, chauffé et humidifié par une mer encore assez chaude, peut se maintenir en vie et apportera des précipitations importantes aux Balkans, au Péloponnèse et finalement à la Turquie.

A partir du début de la semaine prochaine, les prévisions deviennent nettement plus incertaines. La tendance est alors à un retour de la dynamique météorologique. Dans la boule de cristal, il semble actuellement que le temps soit plutôt changeant à l'ouest et moins marqué par des poussées d'air froid.

Revue de la COP29

Nous sommes optimistes pour l'hiver prochain, bien préparés et pleins d'enthousiasme, les participants à la COP29 quittent Bakou après les prolongations, certainement fatigués et largement frustrés.

Sebastian: Après 32 heures de post-négociations, les organisateurs célèbrent le document final. Comme annoncé, la COP29 s'est penchée sur le financement des mesures d'adaptation des Etats touchés par le changement climatique. 300 milliards d'euros doivent être mis à disposition chaque année jusqu'en 2035, en premier lieu par les pays industrialisés, pour lutter et prévenir les dommages climatiques. Ce qui semble beaucoup est perçu par les représentants des pays en développement "non seulement comme un échec, mais aussi comme une arnaque" Le climatologue Niklas Hoehne considère les résultats comme "nettement trop peu" tandis que Mojib Latif nie même toute efficacité à la COP en général. Les choses n'avancent donc pas ou peu, puisque les émissions annuelles de gaz à effet de serre continuent d'augmenter. L'euphorie de la COP21 à Paris en 2015, lorsque l'objectif ambitieux de 2 degrés a été annoncé, a été suivie d'une large désillusion. Comment aborder le changement climatique d'un point de vue émotionnel et rationnel ? Imperfect advocacy" est une approche cultivée par exemple par POW et qui veut dire que malgré un comportement climatique personnel imparfait, nous devons nous engager pour la protection du climat, notamment au niveau politique et activiste.

Le changement climatique est un problème que la communauté mondiale n'a encore jamais eu à résoudre. Il faut agir de manière globale, immédiate et radicale pour éviter des dommages qui se situent toujours quelque part dans l'avenir et qui ne peuvent guère être identifiés comme une conséquence évidente du changement climatique, et jamais comme la faute d'un seul individu. Les mesures à prendre, il faut le dire, coûteraient de la croissance, ce qui est en contradiction avec le système capitaliste, et donc de la prospérité, ce que personne n'accepte volontiers. La justice climatique est le dilemme suivant. Comment priver les pays en développement des avantages des énergies fossiles sur lesquels repose la prospérité des pays industrialisés ? Une attitude à la fois émotionnelle et rationnelle face au changement climatique implique certainement une désillusion ainsi que l'aveu honnête que la communauté mondiale n'est pas sur la bonne voie et ne peut pas encore l'esquisser de manière crédible.

Lea: Je partage l'avis de Sébastien et j'ajoute ceci : Il y a des voix qui, au vu de la frustration de la COP, demandent la fin du processus de la COP. Il y a aussi des voix qui disent que ce serait exactement la mauvaise chose à faire. L'accord est plus qu'insuffisant, mais il a été obtenu, malgré le résultat des élections aux Etats-Unis, le pays hôte amoureux du pétrole, et tout ce qui va de travers. L'accord en lui-même est donc un signe qu'il y a plus que les intérêts nationaux et que le processus - les négociations laborieuses, la lutte pour des compromis - donne encore de l'espoir.

Il est également de plus en plus clair que le marché, loin de toute morale, a reconnu les avantages des énergies renouvelables, en particulier le marché chinois. Cette année, comme par le passé, les collègues qui se sont rendus sur place ont déclaré que la COP est un événement chaotique et stressant, où il s'agit surtout de faire des rencontres fortuites. Des ministres de haut rang de n'importe quel pays veulent peut-être un briefing à court terme sur le changement climatique dans les Alpes ou sur la fonte des glaces mondiales, on rencontre des dirigeants d'organisations climatiques internationales et comme personne d'autre n'a trouvé la salle, une conversation passionnante se développe, etc.

Est-ce que ça vaut la peine ? Qui sait...