Lorsque nous traversons Kitzbühel, le jour commence à poindre, mais le soleil ne veut pas vraiment percer l'épaisse couche de nuages. Mais dès que nous quittons le tunnel de Felbertauern, long de 5,6 km, le Tyrol oriental et la Carinthie nous accueillent avec un temps impérial. Notre station pour la journée est Heiligenblut.
C'est avec le slogan Top of Austria
que les remontées mécaniques d'Heiligenblut sollicitent les faveurs des skieurs. Et en effet, le décor qui nous attend ici est impressionnant. Il n'y a guère d'autre domaine skiable en Autriche qui offre aux skieurs des panoramas alpins aussi impressionnants qu'ici, sur le versant sud du massif du Grossglockner.
Le domaine skiable lui-même est divisé en deux. Au Schareck, les télécabines montent jusqu'à 2604 mètres. En traversant l'arête du sommet, nous atteignons quelques couloirs sympathiques et arrivons à la station inférieure de la télécabine Fallbichl. La descente du Schareck jusqu'à la station inférieure de l'alpage Fleißalm est la plus longue et la meilleure course de freeride, sans avoir besoin de faire de la randonnée. Ici aussi, dans la deuxième partie du domaine skiable d'Heiligenblut, nous trouvons encore la meilleure neige. Mais comme l'après-midi touche à sa fin, nous devons nous dépêcher d'attraper la dernière télécabine de transfert à travers l'ancienne galerie d'eau pour retourner à la station intermédiaire.
Durant la nuit, il se remet à neiger.
Le lendemain matin, Madame Holle continue de faire des siennes. Nous décidons donc de nous rendre à Bad Kleinkirchheim, espérant y trouver de nombreux bons tree-runs.
Et nos espoirs sont récompensés. Lorsque nous arrivons à la station thermale, il y a déjà 20 cm de powpow fraîche et floconneuse dans la vallée. Sans trop nous orienter, nous décidons de prendre le Kaiserburgbahn et de monter jusqu'à 2055 m d'altitude. Les 200 premiers mètres de dénivelé, nous nous battons encore avec la visibilité, mais dès que nous atteignons la limite des arbres, nous nous lâchons. Les forêts clairsemées des Nockberge sont parfaites pour ces conditions. Après 5-6 runs, nous prenons le téléphérique Strohsack depuis la station intermédiaire. Comme les arbres y sont encore un peu plus espacés et que le terrain est plus raide, nous nous y plaisons d'emblée encore plus, facilement assez pour nous y défouler jusqu'à la tombée de la nuit.
Le monde à l'envers en Autriche!
Pour le troisième jour de notre voyage, les nouvelles prévoient une amélioration du temps. Mais lorsque nous nous levons le lendemain matin, nous ne voyons malheureusement que des champs de nuages gris en regardant par la fenêtre. Des amis nous annoncent le soleil depuis le nord des Alpes. C'est le monde à l'envers, la Carinthie est justement connue pour être le paradis du soleil. Nous n'aimons pas nous qualifier de skieurs solaires, mais qui peut nous en vouloir ? C'est pourquoi, après le petit-déjeuner, nous prenons le chemin du retour, avec la ferme intention de revenir le plus vite possible en Carinthie, car ici, dans le sud de la République alpine, il y a encore beaucoup de spots secrets à découvrir.