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Poudrerie

Poudrerie 9 2019/20 | Entretien avec le "chasseur de croûtes" Patrick Nairz, prévisionniste d'avalanches au LWD Tyrol

Entretien avec le Tyrolien Schneeprofilwödmasta

18/01/2020
Lukas Ruetz
Patrick Nairz est depuis plus de 20 ans prévisionniste d'avalanche pour le service de prévision d'avalanche du Tyrol et un visage bien connu dans le milieu du ski de randonnée. Le Schneestöberer s'est entretenu avec lui sur les 5 problèmes d'avalanche, son parcours, ses principales contributions à la prévention des avalanches et sur la chasse aux croûtes dans le manteau neigeux.

Lukas Ruetz:Patrick, nous nous connaissons depuis quelques années déjà. Pour moi, et certainement aussi pour beaucoup de nos lecteurs, il était/est étrange que tu parles toujours de croûtes dans l'image de la répartition de la stabilité du manteau neigeux. Ce sont pourtant les couches fragiles molles et non les croûtes dures qui nous posent problème. D'où vient ton penchant particulier pour les croûtes de regel ou de vent et quel est le rapport avec l'image de la stabilité du manteau neigeux?

Patrick Nairz: Il est clair que sans couches fragiles, il n'y a pas de plaque de neige. De même, il est clair qu'un déclenchement de plaque de neige n'a pas grand-chose à voir avec des croûtes. Mais on trouve souvent des couches fragiles persistantes, c'est-à-dire de longue durée, juste à côté des croûtes. Souvent, ces couches fragiles sont également homogènes sur de grandes distances. Il peut en résulter des avalanches de très grande ampleur.

Il est donc important de noter que les croûtes favorisent d'une part la formation de couches fragiles, et que d'autre part elles retardent la liaison des couches de neige voisines et "protègent" en outre les couches fragiles de leur destruction. En particulier lorsque celles-ci se trouvent en dessous des croûtes. Mais nous observons aussi, lors d'analyses d'accidents, l'effet amplificateur d'une plaque de neige molle située au-dessus de la couche fragile, en raison du dépôt de croûtes à l'intérieur de cette plaque.

Cela a une conséquence : un bon prévisionniste d'avalanche doit connaître le mieux possible l'existence et la répartition des croûtes.

LR: Comme chacun sait, une avalanche met toujours la vie en danger, quelle que soit la manière dont elle se produit. Ces connaissances constituent-elles donc un pas de plus pour passer de la simple "alerte à la neige soufflée" des débuts de la prévision d'avalanche à un véritable prévisionniste d'avalanche, capable de saisir tous les problèmes et de les communiquer ?

PN: Non, cette prise de conscience n'a rien à voir avec la réflexion sur les processus qui s'est complexifiée au fil des années et avec une communication plus facile à comprendre. Ces deux éléments sont le fruit d'une étude approfondie de la matière et d'une longue expérience. En même temps, il y a aussi de très bons développements au sein des services européens de prévision d'avalanche, notamment en ce qui concerne une meilleure communication. Mot-clé : 5 problèmes d'avalanche qui ont été uniformisés à l'échelle européenne.

LR:Je te connais professionnellement comme une taupe des neiges, dont les structures neuronales se reconnectent chaque saison. Elles reproduisent exactement la structure du manteau neigeux pour chaque région du Tyrol, chaque altitude et chaque exposition et se trouvent devant ton œil mental comme une carte avec la répartition de la stabilité et une liste chronologique de toutes les chutes de neige et de tous les épisodes pluvieux. Du moins, c'est l'impression que j'ai toujours. Combien de profils de neige creuses-tu en moyenne par saison, et combien de temps passes-tu à réfléchir à partir de cette mosaïque de centaines de profils de neige par jour?

PN: Je ne compte pas plus mes profils de neige que mes randonnées à ski ou en montagne. Je le fais pour le plaisir du métier ou de l'activité physique. Pour l'hiver 2014-2015, je peux toutefois le dire avec précision : nos stagiaires et nos services civils se sont alors associés pour m'offrir, à la fin de la saison d'hiver, un trophée en bois de pin cembro, composé d'anneaux superposés. Les anneaux de diamètres et d'épaisseurs différents représentent un profil de neige de cet hiver. Sur le trophée, on peut lire : "Schneeprofilewödmasta 2015 - 145 Profile".

Une partie importante de mon travail consiste entre autres à regarder attentivement tous les profils de neige que je rencontre et à les analyser le mieux possible, donc pas seulement les miens. C'est ainsi que plusieurs fois par jour, tout au long de l'hiver, je réfléchis aux processus à l'intérieur du manteau neigeux ou aux effets de la météo sur celui-ci.

LR:Vous et Rudi Mair, vous êtes surtout connus au-delà des frontières du Tyrol grâce à vos 10 profils de danger. Mais laissons-les de côté pour le moment. Que décrirais-tu comme ta plus grande contribution à la prévention des avalanches - en dehors du simple travail d'alerte - jusqu'à présent?

PN: Je voudrais tout de même évoquer ce livre, car je le considère personnellement comme l'une des plus grandes contributions à la prévention des avalanches. Nous sommes ainsi parvenus, pour un cercle d'utilisateurs intéressés, à percevoir plus facilement des situations de danger évidentes au moyen d'une pensée (de processus) de type modèle, ce qui conduit par conséquent, espérons-le, à une adaptation du comportement. Si nous prenons par exemple le modèle de danger 5 (neige après une longue période de froid), cela signifie : faites particulièrement attention. Avec des chutes de neige, cela peut très vite devenir très dangereux.

A part cela, le blog est pour moi une contribution essentielle à la prévention des avalanches en tant qu'information complémentaire au bulletin d'avalanches. Le blog nous a offert de nouvelles possibilités de communication. Les images, les graphiques, les profils, etc. contribuent largement à rendre compte de manière très claire de situations parfois complexes qui ne peuvent pas du tout être représentées dans le bulletin d'avalanches. Le nombre très élevé de visites et les réactions positives confirment la grande acceptation du blog.

LR:Les cinq problèmes d'avalanche existent maintenant depuis 2014, si je me souviens bien, et ils sont nés des réflexions de quelques chercheurs suisses et aussi un peu de vos modèles. Entre-temps, pour les utilisateurs avancés, leur priorité dans la planification des courses est généralement déjà supérieure au niveau de danger. Pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps en Europe pour que les problèmes d'avalanche soient inventés ? En Amérique, par exemple, les Avalanche Characters et les Avalanche Problem Types existaient déjà depuis bien plus longtemps ?

PN: Les bonnes choses ont besoin de temps. Il en a été de même pour les problèmes d'avalanche. Un chercheur slovène en communication a mis en évidence la misère des différentes approches, parfois très similaires, et a suggéré aux services de prévision d'avalanches de se mettre d'accord sur un système unique et facilement compréhensible. Le résultat a été les 5 problèmes d'avalanche. Les icônes ont ensuite été peaufinées par le célèbre dessinateur alpin Georg Sojer. Depuis, les 5 problèmes d'avalanche sont utilisés non seulement dans toute l'Europe, mais aussi aux États-Unis par les collègues de l'Utah. Facile à retenir : il y a 5 niveaux de danger, 5 problèmes d'avalanche, 5 tailles d'avalanche et 10 modèles de danger.

LR:À propos de toi : Quel a été ton parcours pour devenir prévisionniste d'avalanche ? Qu'as-tu retenu de ta formation et quelles sont les compétences essentielles que tu as apprises par toi-même?

PN: Pour moi, il était clair, au plus tard à l'âge de 16 ans, que je voulais devenir prévisionniste d'avalanches. Depuis, j'ai suivi cette voie de manière conséquente. Après un "détour" par des études de construction de torrents et d'avalanches, au cours desquelles j'ai notamment suivi des cours ciblés à Salzbourg et Innsbruck ainsi que des cours au Canada, j'ai finalement atterri en octobre 1999 au service de prévision des avalanches du Tyrol. Au début, le travail dans la prévision des avalanches était un saut dans l'eau froide, malgré les innombrables jours de terrain avant de commencer le travail et malgré ma formation de l'époque. On ne peut devenir un bon prévisionniste que si l'on donne beaucoup d'avertissements et que l'on analyse ses avertissements de manière critique. Cela permet de mieux comprendre certains processus. Entre-temps - après 20 ans dans la prévision d'avalanches - j'ai acquis une grande routine qui me fait du bien. Pourtant, ce travail n'est jamais ennuyeux!

LR : Enfin, pour finir : Que penses-tu qu'un randonneur à ski normal puisse mettre en pratique dans tes propres randonnées à ski à partir de ton approche des avalanches ? Est-il judicieux pour un amateur de sports d'hiver de creuser des profils de neige ?

PN : Le randonneur à ski "normal" est bien avisé de planifier consciencieusement sa course à l'aide des informations sur la neige et les avalanches que nous mettons à sa disposition, y compris les informations météorologiques. Nous creusons pour lui les profils et essayons d'en tirer une image aussi proche que possible de la réalité dans le rapport d'avalanches ou le blog. Le randonneur à ski peut ainsi se concentrer sur les informations qu'il y trouve. Nous sommes heureux que les problèmes d'avalanches prédominants soient connus, que les zones à risque soient identifiées sur le terrain et que de tels endroits soient ensuite évités de manière conséquente.

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