Une conclusion grandiose à un excellent hiver.
Peu de régions dans les Alpes se prêtent aussi bien aux randonnées à ski de haute montagne que les sommets du Mont Rose à Zermatt et les sommets autour de la vallée de Saas. Ici, au cœur des Alpes valaisannes, les sommets de plus de 4000 mètres sont plus proches les uns des autres que partout ailleurs, et grâce à la forte glaciation, de nombreux sommets peuvent être parcourus à ski. Tout comme l'année dernière, nous sommes attirés par les montagnes géniales du Haut-Valais pour clore la saison ; cette fois-ci, nous optons pour le troisième plus haut sommet du groupe des Mischabels, le Rimpfischhorn, qui culmine à 4199 m.
Le Rimpfischorn dans les Alpes valaisannes
Le Rimpfischhorn est relégué de justesse à la troisième place par le Dom (4545 m) et l'Alphubel (4206 m). Le défi physique qu'il représente et l'ascension exposée de son sommet en font toutefois l'objectif le plus intéressant du groupe des Mischabel pour les randonneurs à ski ambitieux. L'ascension se fait généralement par l'arête sud-ouest ; l'arête nord est plutôt empruntée en été en raison de son escalade plus difficile et de son exposition permanente, et ce généralement uniquement en descendant en direction du Gendarm et du col de l'Allalin. En hiver, on utilise comme base soit la Britanniahütte du côté de la vallée de Saas, soit la Täschhütte ou la Flue (hôtel Fluhalp) du côté de Zermatt.
En attendant une longue descente printanière pour retourner dans la vallée de la Matter, le choix se porte sur la montée depuis Täsch (1435 m) avec une nuit à la Täschhütte (2701 m). Après un arrêt intermédiaire d'escalade dans le Jura bâlois, nous passons la nuit à proximité de Täsch, face au Breithorn. Les températures nocturnes dans le Mattertal sont certes proches de zéro, mais au matin, nous constatons avec horreur qu'il n'y a plus de neige à des kilomètres à la ronde. Aurait-on fait le mauvais choix en allant en Valais, où l'hiver n'a pas été aussi enneigé qu'ailleurs ?
Après une courte recherche dans la belle ville de Täsch, nous trouvons, cachée entre les vieilles maisons sur pilotis, la route en direction de Täschalp (2220 m), qui est accessible en voiture en été. Par chance, la route n'est pas fermée et est déjà accessible jusqu'à Eggenstadel (env. 1900 m) ; juste le temps de voir apparaître les premiers restes de neige. Après un copieux petit-déjeuner avec vue sur le Cervin, nous nous mettons en route pour la Täschalp. Les températures printanières nous font perler de sueur et, à notre grand regret, nous constatons que le soleil de mai a déjà détruit toutes les possibilités de montée exposées au soleil. Les 150 premiers mètres de dénivelé sont donc assez pénibles, jusqu'à ce que nous atteignions enfin l'étroite vallée du Täschbach, après avoir attaché et détaché nos chaussures, et que nous trouvions à nouveau suffisamment de neige. Mais ici, d'énormes cônes d'avalanche se dressent sur notre chemin, qui ont été déclenchés ces derniers jours par le versant nord du Sattelspitz ? (3162 m) ont dû glisser dans le lit du ruisseau sous forme d'avalanches de neige mouillée. On se rappelle ainsi rapidement les dangers d'une randonnée en haute montagne au printemps, que l'on oublie facilement lorsque le soleil brille et que les températures sont chaudes. Avec un regard anxieux vers le haut, nous pouvons toutefois laisser cet obstacle derrière nous.
Arête du Rimpfischhorne
Depuis le dernier virage, on aperçoit déjà au loin l'arête sommitale marquante du Rimpfischhorne et, à portée de main, la Täschhütte. Nous nous laissons donc aller à la détente et l'idée d'une pause dans les refuges abandonnés de la Täschalp se concrétise rapidement. Nous nous installons confortablement sur la terrasse de la cabane Europaweg à Täschalp, mais devons vite nous rendre compte qu'il fait bien trop chaud avec nos vêtements de ski et cherchons à nous rafraîchir dans la neige. Le reste du chemin jusqu'au refuge est encore difficilement praticable, mais nous arrivons confortablement au refuge en début d'après-midi et profitons de la vue en jouant quelques parties de backgammon et en profitant du soleil sur la terrasse.
Construit en 1945, le refuge a été agrandi en 2007/2008 pour atteindre un total de 78 places de couchage et offre un grand luxe (il y a même des douches !). L'atmosphère était détendue, notamment parce qu'avec une quarantaine de randonneurs pour ce week-end prolongé et un temps idéal pour la montagne, il y avait beaucoup moins de monde que prévu. L'équipe du refuge a également fait une impression très détendue et amicale, c'est pourquoi il vaut vraiment la peine de planifier d'autres randonnées à partir de la Täschhütte ; mais plutôt en hiver qu'en été, car avec la possibilité d'aller en voiture presque jusqu'au refuge, il y a certainement plus de visiteurs au refuge.