Ce texte s'adresse à tous ceux qui aiment participer à des camps de freeride, à des journées de test organisées par des magazines et des marques de ski, à des journées de freeride organisées par des fournisseurs de matériel de sécurité et des établissements d'enseignement publics ou privés, ou encore à des offres de "ride-with-me" promues par des skieurs professionnels eux-mêmes. Qui suivez-vous dans les hautes Alpes, avec toutes leurs beautés et leurs dangers ? Et que se passe-t-il si quelque chose arrive ? Stephan Skrobar tente d'aiguiser un peu plus notre regard sur les problèmes potentiels.
Le freeride est également arrivé au cœur de l'industrie des sports d'hiver en tant que concept de service. Cela signifie que non seulement le commerce du sport, les domaines skiables et l'ÖAMTC avec son armada d'hélicoptères profitent de la pratique du hors-piste, mais aussi ceux qui font découvrir et enseignent le freeride aux personnes intéressées. Mais qui peut réellement se présenter comme guide professionnel de freeride en Autriche ? Comme dans tous les domaines, il existe une multitude de réglementations légales avec lesquelles nous ne voulons pas vous ennuyer. En résumé : toute personne qui, après avoir suivi une formation adéquate, a obtenu une autorisation de l'État. Il s'agit ici des guides de montagne et des guides de ski titulaires d'une concession d'école de ski ou employés d'une école de ski.
Normalement, les aspects juridiques n'intéressent pas le freerider. Il ou elle ne veut pas s'occuper des aspects juridiques d'une journée de freeride, mais plutôt déchiqueter ces grosses surfaces de poudreuse que le pro a repérées auparavant et dans lesquelles il se jette ensuite en poussant des cris de joie. Et le fait que le guide soit un pro est suffisamment documenté sur les différents canaux de médias sociaux. Attention : la phrase précédente contient des traces de sarcasme.
En fait, les participants aux camps de freeride et autres comptent sur le guide pour les ramener à la maison en toute sécurité. Très souvent, la raison principale pour laquelle les freeriders s'adressent à un centre de freeride est leur propre méconnaissance du terrain et l'incertitude qui en découle quant au choix des lignes et aux conditions. Maintenant, ce texte devient inhabituellement sobre, car : Un accident ne peut jamais être exclu. Les accidents d'avalanche, les chutes et autres tragédies similaires arrivent aussi aux guides de montagne, malheureusement aussi lorsqu'ils sont en route avec des clients. De tels incidents se produisent régulièrement, les conséquences pour les responsables (c'est-à-dire les prestataires) peuvent aller jusqu'à une condamnation pénale.
Une question de responsabilité
Quel est le bénéfice pour le client blessé ? Ou - pire encore - les survivants ? Le fournisseur pourrait éventuellement être poursuivi au civil, afin qu'il en résulte au moins une compensation financière. Cette indemnisation est normalement couverte par l'assurance responsabilité civile que chaque centre de freeride contracte volontairement - selon certaines réglementations nationales, une assurance responsabilité civile est même une condition préalable à l'autorisation d'exercer la profession.
Mais que se passe-t-il si le - attention aux guillemets - "guide" n'a pas de formation et pas non plus d'assurance responsabilité civile ? Il ne reste alors au freerider motivé, outre l'accident, qu'à regarder entre ses doigts. Les demandes de dommages et intérêts dépassent rapidement les possibilités financières du "guide"". Chacun et chacune devrait réfléchir à ces questions avant de participer à des manifestations de freeride en tout genre. Bien entendu, cela ne concerne que les manifestations qui se déroulent réellement à l'extérieur, dans le backcountry. De telles conditions ne s'appliquent pas, par exemple, à un exercice de recherche d'avalanche à côté d'une station de remontées mécaniques, où le risque est bien moindre.
La plupart des organisateurs de camps travaillent néanmoins de manière sérieuse et des guides de montagne sont souvent engagés en plus des pros, par exemple pour les événements "Ski with the Pros"", où les pros sont des pros mais pas des guides. Il faut surtout faire attention aux voyages en groupe organisés par des agences de voyage plus ou moins douteuses, dont la description suggère un "guidage" mais qui n'est pas suffisamment garanti juridiquement en raison du manque de qualifications du guide.
Nous ne voulons pas que l'envie de faire du freeride soit masquée par des scénarios effrayants. Vous devriez cependant prendre votre décision en vous informant le plus possible sur les conséquences possibles. Peut-être avons-nous pu, avec cet article, vous faire réfléchir un peu plus.
Avertissement:
Il s'agit d'un article destiné à susciter la réflexion, et non d'un guide juridique. L'Autriche et la législation autrichienne servent d'exemple, les règles juridiques et les interprétations peuvent être différentes dans d'autres pays. Si l'on veut jouer la carte de la sécurité au niveau international, il est préférable de s'adresser à des guides de montagne qualifiés par l'UIAGM (la formation de guide de montagne du pays ne suffit pas partout pour obtenir cette qualification).
Merci à Lukas Marzi pour sa relecture critique du point de vue juridique, et à Lorraine Huber, skieuse de fond et guide de ski professionnelle, pour l'idée de ce texte.