Le volcan Tambora se trouve sur l'île indonésienne de Sumbawa. En avril 1815, le Tambora est entré en éruption, avec des conséquences importantes non seulement pour l'environnement proche, mais aussi pour le monde entier. Le BlogMétéo a récemment lu un livre à ce sujet. En 1815, l'Indonésie n'existait pas encore et Sumbawa faisait partie des Indes néerlandaises orientales. Les Anglais étaient également présents dans la région, notamment sous la forme de l'East India Trading Company. Les informations les plus précises sur l'éruption du Tambora proviennent d'un de ces navires de commerce ou de chasseurs de pirates anglais. Dans les premières semaines d'avril, le capitaine a noté dans son journal qu'il avait plu des cendres qu'il fallait nettoyer péniblement sur le pont. L'ampleur des dégâts causés par l'éruption à Sumbawa n'a été connue que bien plus tard. Des dizaines de milliers de personnes sont mortes dans les villages de la fertile île volcanique. Comme à Pompéi, les habitations ont été entièrement ensevelies sous la boue et les cendres.
Dans L'hiver volcanique 1816 - Le monde à l'ombre du Tambora (ou version anglaise), il ne s'agit pourtant pas en premier lieu des conséquences immédiates de l'éruption sur l'environnement proche. Le rôle de Tambora en tant que catalyseur des événements mondiaux - des famines aux courants littéraires - est plutôt exposé. Le livre est une sorte de traité sur cette éruption particulière en tant que mère de toutes les téléconnexions. En 1809, quelques années avant le Tambora, une autre grande éruption volcanique s'est produite sous les tropiques, sur laquelle on sait encore beaucoup moins de choses et dont on ne connaît l'existence que par des carottes de glace. L'effet combiné de cette inconnue et de Tambora a fait des années 1810 la décennie la plus froide du petit âge glaciaire, cette phase fraîche et initialement probablement aussi volcanique d'environ 1250 à 1850, à la fin de laquelle se trouvait le dernier grand maximum glaciaire, dont on peut encore admirer les moraines. La célèbre éruption du Krakatau de 1883 n'est pas comparable au Tambora ni à l'Inconnu de 1809 et n'est connue que parce que la télégraphie a été inventée peu de temps avant et que la nouvelle s'est donc répandue plus rapidement. En tout cas, Tambora est l'une des quelques demi-douzaines d'éruptions de l'Holocène à atteindre le niveau 7 sur l'échelle VEI, qui mesure la "force explosive" d'une éruption volcanique. Une autre mesure, l'IVI (ice-core volcanic index), ne prend en compte que les éruptions dont les cendres parviennent dans la stratosphère (et tôt ou tard dans la glace des pôles) et qui peuvent ainsi influencer le temps à grande échelle. Ici, le statut de Tambora est controversé, mais il s'agissait de l'une des plus grandes éruptions du deuxième millénaire après Jésus-Christ, avec une autre inconnue en 1258, le mont Kuwae en 1452 et le Huaynaputina en 1600. L'auteur s'est passablement entiché de Tambora et considère que cette éruption n'est pas moins importante que la légendaire éruption de Santorin en 1628 av, qui est associée à la fin des Minoens, à la légende de l'Atlantide et à l'exode biblique des Israélites hors d'Égypte.
1816, l'année suivant le Tambora, est entrée dans l'histoire comme "l'année sans été"". Les températures ont chuté dans le monde entier et les conditions météorologiques se sont modifiées, parfois de manière radicale. En Inde, une épidémie de choléra s'est déclarée suite à la perturbation de la mousson et s'est propagée jusqu'en Europe. Dans de nombreuses régions du monde, les récoltes furent perdues et de graves famines s'ensuivirent, par exemple dans la province chinoise du Yunnan, mais aussi dans certaines parties de l'Europe. L'auteur décrit les effets de Tambora de manière beaucoup plus large et trouve des liens avec les bouleversements sociaux, l'apparition du commerce de l'opium, le développement de la théorie de l'âge de glace, ainsi que l'art et la littérature des décennies suivantes (Mary Shelley et son Frankenstein font quasiment le tour du livre). L'argumentation est peut-être exagérée ou simplifiée par endroits, mais la dépendance complexe de la société humaine vis-à-vis du climat est expliquée de manière claire et impressionnante. L'ensemble est facile à lire, notamment parce qu'il ne s'agit pas uniquement de faits purement scientifiques. Je vous en recommande la lecture !
Perspectives météorologiques
En ce moment, nous n'avons pas à faire à de mystérieuses manœuvres de la part de volcans lointains, mais à une dépression méditerranéenne qui s'est installée ces derniers temps sur la péninsule ibérique et qui glisse maintenant un peu vers l'est. Là, elle rejoint l'air froid encore plus à l'est et assure jusqu'à demain (jeudi) un temps frais avec des averses de neige peu efficaces dans les Alpes orientales. Le Vendredi saint, le temps sera d'abord plus agréable sous l'influence d'une crête anticyclonique, mais il sera bientôt suivi d'un front chaud (plus doux, humide, avec de la neige seulement très haut) qui se manifestera en partie dès vendredi après-midi, au plus tard samedi. Dimanche, la chasse aux œufs de Pâques se déroulera probablement sous le soleil, du moins dans le nord, et le foehn sera de la partie. La semaine suivant Pâques sera instable. L'évolution exacte est encore incertaine, mais la tendance est au maintien d'un temps relativement frais et changeant.
