En météorologie, les situations météorologiques qui ont une probabilité supérieure à la moyenne de se produire à une date donnée sont appelées singularités ou cas de régulation météorologique. Le déluge de Noël, tant détesté, fait partie de ces singularités. Alors que juste avant les fêtes de fin d'année, tout est encore blanc et glacial, il commence à dégeler au moment de la distribution des cadeaux, il fait chaud, il pleut et même les guirlandes lumineuses colorées ne parviennent pas à atténuer la tristesse des jardins boueux ? Sept années sur dix, on observe une telle évolution météorologique entre le 24 et le 29 décembre. Avant la veille de Noël, des masses d'air froid en provenance de l'Arctique ou de l'Est continental déterminent notre temps. Cet air froid s'écoule à travers l'Europe centrale jusqu'à l'Atlantique, où il rencontre l'air chaud et humide de la mer.
Comme pour les réunions de Noël avec des parents mal aimés, cela ne se passe pas toujours sans heurts lorsque les masses d'air s'affrontent : Un centre de basse pression se forme au-dessus de l'Europe occidentale. Les dépressions tournent de manière cyclonique, c'est-à-dire que dans l'hémisphère nord, l'air se déplace dans le sens inverse des aiguilles d'une montre sur une orbite circulaire autour du centre de la dépression.
En conséquence, les Alpes sont soumises à un fort courant d'air du sud-ouest : de l'air chaud en provenance de la Méditerranée et de l'Atlantique pénètre jusqu'au sud de l'Allemagne et y provoque la fonte de la neige, souvent accompagnée de beaucoup de pluie et de la crue du nouvel an qui s'ensuit. Outre le dégel de Noël, il existe d'autres phénomènes météorologiques similaires qui se produisent régulièrement. Nous en connaissons beaucoup en relation avec les jours dits de lost, comme le loir ou les saints de glace. Comme souvent, les exceptions confirment la règle. Toutes les singularités ne sont pas toujours remplies, parfois l'été indien est déjà en juillet et les journées du chien en août tombent littéralement à l'eau. Même les règles paysannes scientifiquement prouvées ne sont malheureusement pas très utiles pour les prévisions météorologiques précises et offrent tout au plus des points de repère approximatifs. Les origines de la recherche sur les singularités remontent aux années 1920 et se fondent sur des perturbations récurrentes dans l'évolution annuelle des températures, qui ne disparaissent pas non plus dans la moyenne à long terme. Le catalogage des grandes situations météorologiques et leur étude statistique ont permis d'établir des preuves : Ce que la grand-mère ressent dans ses os, le paysan le sait de toute façon déjà. On sait que l'apparition de singularités est liée au cycle solaire ou au nombre de taches solaires. Mais pour savoir ce qui tient le monde et le temps en place, il faudrait peut-être d'abord vendre quelques âmes au diable.